Coups Coeurs Bibliothécaires Jeunesse

On ne dit pas sayonara d’Antonio Carmona (2023)

Il y a eu ce fameux jour où tout a basculé. Celui où Elise perd sa maman et un peu son papa aussi. Du jour au lendemain, son sourire disparaît et, fou de tristesse, il instaure une série de règles qui viennent bouleverser le quotidien de la maison :
- on ne parle jamais d’Elle,
- le japonais est interdit à la maison ainsi que les ramens, les mangas ou les animés…
- on n’entre plus dans la chambre au piano…
- et on ne pleure pas sauf quand on cuisine une tarte à l’oignon.
Elise tente de s’accommoder de cette vie pendant 4 ans, même si elle sent un grand vide au fond d’elle. La situation va changer le jour où sa grand-mère japonaise débarque chez eux, ulcérée de ne pas avoir de nouvelles de son gendre et de sa petite fille…
Ce roman qui a reçu le prix du premier jeunesse 2023 mets en lumière avec simplicité la détresse que peut provoquer le deuil chez les adultes et la répercussion que cela peu avoir chez les enfants, surtout à l’adolescence lorsqu’on est à la recherche de soi et de ses origines.
Un récit qui mêle à merveille émotion intense, humour et légèreté.
A lire absolument dès 10 ans

                                                                                                                                      Marion

Un océan d'amour de Peter Gaudesaboos (2022)

Pingouin va rendre visite à Ours. Cette visite lui procure beaucoup d’appréhension. Il faut dire que pingouin est très amoureux d’Ours et il est venu le lui dire. Et pour ça il faut beaucoup de courage. Seulement voilà, Ours n’a pas de tempête dans le ventre ni de chatouilles dans les pieds. Bref Ours, lui, n’est pas amoureux. Pourtant Pingouin accepte de rester chez Ours tout l’été. Qui sait... peut-être ses sentiments vont-ils changer ?

Voilà un album incroyablement fort et universel sur l’apprentissage des sentiments. Ceux que l’on partage ou non. Les conséquences que ça peut avoir de se sentir rejeté, incompris ou aimé ! Ainsi l’histoire d’Ours et Pingouin fait échos en chacun de nous et on la suit comme un petit film qui raconte la vie tout simplement !

     Marion

Au nom de Chris de Claudine Desmarteau (2023)

Adrien est un adolescent de 14 ans. Plutôt discret , il a du mal à se faire des amis. La seule personne qu’il appréciait a déménagé depuis peu, le laissant seul et désemparé.

Sa solitude augmente au fil des mois et avec elle les angoisses. Celle de devoir affronter la pire brute du collège, celle d’affronter sa mère très protectrice et envahissante… ou tout simplement d’affronter le monde et son avenir incertain.

Un jour il fait la connaissance de Chris lors d’une promenade en forêt. Cet homme marginal et mystérieux est différent. Il s’intéresse à lui, lui pose des questions et semble le comprendre mieux que quiconque. Il l’aide aussi à dépasser ses limites et à affronter ses peurs. L’influence de l’homme sur l’ado est bien réelle et elle s’intensifie à chaque rencontre... on la sent malsaine et dangereuse… Jusqu’où ira-elle ?

On retrouve avec plaisir le style de Claudine Desmarteau. Incroyablement bien écrit, ce thriller psychologique nous happe et nous tient en haleine jusqu’au bout. On en ressort sonné et on s’interroge. Comment éviter cela ? Les choses vont parfois si vite.

Un roman ado indispensable.

     Marion

Nous les menteurs d'E. Lockhart (2023)

Au départ, « Nous les menteurs » d’ E. Lockhart, c’est l’Histoire racontée par Cadence, 17 ans, de sa belle famille, riche et distinguée, de tous les étés passés sur leur île privée, de quatre adolescents inséparables… Pas forcément très engageant.

Et puis, tout de suite on comprend qu’il y a eu un accident. Un secret. Des mensonges…

On rentre dans l’histoire avec toujours un drôle de sentiment de malaise et d’incompréhension qui plane autour du récit : pourquoi ce titre « Nous les menteurs » et qu’est-ce qui m’échappe, qui me met si mal à l’aise ?

Et enfin, la révélation, et ce même effet de surprise que j’ai ressenti lors du dénouement de l’excellent film « Usual Suspects ».

Impossible d’en dire plus pour ne pas spoiler l’histoire, ce roman est à classer dans les thrillers psychologiques, à lire quasiment d’une traite avec une boîte de mouchoirs à proximité.

     Virginie