A l’occasion de l’édition 2021 du Printemps des Poètes, l’Atelier Théâtre Adultes du Conservatoire encadré par Jean-Jacques Mateu s’associe à la Médiathèque.

Les participants de l'Atelier vous proposent d’écouter quelques poèmes de désir, certains extraits des recueils sélectionnés par la médiathèque, d’autres choisis par leurs soins.

 

 

 

 

 

  

Suite à notre appel à participation au Printemps des poètes,

vous trouverez ci-dessous les poèmes envoyés par nos lecteurs.

 

 

Contre-sens


Ma chemise
Claque
Du piquant
D'un hiver
En désordre.
Feu de malt
Taffes de braises
Et clous
Dans la neige
Hurlons ensemble !
Au goulot
Et à la lune
Découpant
Les branches
Nues
De janvier
Malheureuses potences
Pour nos chères
A canons
Dont les rires
Flottent
Encore
A contre-sens
A contre-temps
Contre-courants
D'airs bi-polaires
Qui givrent
Nos larmes
Chaudes
De toi.

 

                                   Bruno Bordignon

 

 

Songes marins


...Flottent, Flottent
Blancs petits pois
Dans le bleu
D’un été
D'une robe

Flottent Blancs petits pois
Dans le bleu
D'un été
Qui m’emporte

Le drapé d'une houle
Danse d’Autan
Et de songes marins,
Puis s’échoue
Quand ses yeux
Quand sa peau
Et ses bagues mystères…

Se posent
Embusqués
Sur le matelot
Piégé,
Ivre de Mélusine,
Dont les mots
Tempêtent
Et les yeux
Écument
Les brumes Fréhel,
Brises de Camaret,
Et le bal mutin
D’un conte Armoricain…

Flottent, flottent
Blancs petits pois
Dans le bleu
D’un été
En dérobe,

Flottent
Blancs petits pois
Dans le bleu
D'un été
Qui m’emporte.

 

                                  Bruno Bordignon

 

 

Le sel noir - Slam


Quelques mots plaisants qui prennent leur sens en les disant, les lisant, en usant à la
corde toutes leurs liaisons...c'est comme un serpent qui susurre un solfège en sueur
d'hommes forts, sous la croute et le sel noir...la mine, la mer...poème à suivre. Peut-être.
Parce que la musique est partout et peut être surtout là où on ne l'attend pas. Parce
qu'elle reviendra. Parce que peut être pas. poème à suivre. Peut être.

 

Mélodies
De Sous-sols
En mineur

Carrures en
Dos majeurs

Détrempés
Au tempo
De teint noir

Si d’acides
Et de sueurs
Qui des gueules

Du moteur
Dié-sel
Et perd qu’ut

Une danse
En cadence
Une valse

De veines
Et de flammes
En femmes

Qui battent
Le carreau
De sombres

Et de larmes.
Mélopées
De Marées


En baie
Môle
Vers des vagues

A l’octave
Et de cale
Huilée

Vibratos
Ou très tard
Sous les cils

Et le sel
De vos yeux
Fatigués

Et noyés
A la quinte
Et la clope

Que l’écume
A mesure
Des croches

Et rapproche
Vos à corps
De la poupe

Et du port
Sœur de do
Ker Maria.

 

                                Bruno Bordignon

 

 

Cavale


Nous évader,
Parce que c’est Toi
Hasards d’Azerty
Je serai Clyde
...Et toi Bonnie.


Au potager
Au fond du bois
De quelques planches
Un matelas...


Nous enivrer
Parce que c’est Moi
Mille bougies
Guident nos pas
...En Amnésie.


Secrets de jardin
De guingois
De quelques vins fins
De vodka.


Nous onduler
Parce que c’est Toi
Au ralenti
Reine et Roi.
...En Hédonie.


Si loin des rues
Du bout des doigts
Houle et frissons
Je suis en toi.


Te chuchoter
Parce que c’est moi
Kundalini
Sous plumes d’oies
...Analgésie.


Dans un fumet
De poêle à bois
Lèvres de braises
Soufflent sur moi


Nous immoler
Parce que c’est toi
Parce que c’est moi
Deux Hors-la-loi
...Au paradis.


Du bleu des yeux
Regarde en moi
Le chant des vagues
Le calme en soi
Pieds tatoués
Sur mes mollets
Aube rosée
Rose musquée
Sur le sentier
Du potager
...Au fond du bois.

 

                                     Bruno Bordignon

 

 

Maca Dame

Lunette arrière
Incendiaire.
Homme en route
Du mois d'août
Ou d'avril
De Toussaint...
Quand Maca Dame
Prend mes mains,
Le temps se love
Dans les côtes
Les saillies
Les bouquets
De rivages,
Les creux
Les vallons
Et les coins
De ses reins.
Quand Maca Dame
Prend mes mains,
Je vertige
A fleurs
De ravins,
Dans les déliés
De ses lacets,
Les monts
Les mi-chemins
Et la pâle rondeur
De ses seins.

 

                                          Bruno Bordignon

 

 

Ice cream - chanson

Moi aimer Toi
sur les toits
Ice-cream
sur les doigts.

Surgelé
sous les U.V
Moi bien planqué
à l'ombre des
V.M.C.

Ta peau dorée
tes lèvres fraîches
et moi qui sèche
le gosier rêche.

Levi's coupé
et filoché.
Moi bien planqué
à l'ombre des
V.M.C.

Graine de beauté
tes doigts sucrés
collent à mon cœur
rouge converse
à la renverse.

Moi aimer Toi
Sur les toits,
Ice-cream
sur les doigts.

Vertiges
des pavés
sur notre plage
de graviers
brûlants
de Juillet.

Sous les
ombres
des paraboles
Ventilation
Mécanique
In-Contrôlée.

Moi aimer Toi
sur les toits
Ice-cream
sur les doigts.

 

                                  Bruno Bordignon

 

 

  Les rêves d'Arthur

En vers et contre tous
Il garde son visage de pierre ;
Il est en avance
Toujours en partance
Avec sa valise pleine de mots ;
Il fugue vers un ailleurs
Révolté dans les chemins
De traverse. Vagabond errant
Il cherche à vivre.
Cette herbe sauvageonne
C'est bien lui : la frousse.
Bien-sûr, ce n'est pas moi,
C'est l'autre
Partir, toujours partir.

 

                                                    Patrice Vidalenc

 

 

Les fantasmes du thé amoureux

Voici que verdit le printemps ;
Où l'heure au cœur sonne tes trente ans
Tu relèves la tête avec ton béret noir
Et tu ne te plies plus dans la boue le soir
En soignant les pauvres de Patagonie.

Mal coiffé, mal rasé, mal fagoté,
Pour les opprimés tu donnes ta vie
A la belle étoile, sans murs l'été.

Garde tes désirs avec ton cigare,
Tes rêves t'empêchent de prendre gare ;
Vivre libre sans séduire un Paganini
Un soir dans les forêts de Colombie,
Aux couleurs d'une Tania ou Paloma infinie.

 

                                                                             Patrice Vidalenc

 

 

 Désir

Je suis fils de Vénus et disciple d’Érato,
Attiré par ce vice d’où naissent tous les maux.
Envies irrésistibles qui m’ont tant fait souffrir,
Mes soupirs, mes regards trahissaient mes désirs.

On me dit hédoniste, ce qui en clair veut dire,
Que du plaisir j’ai fait, le but de ma vie.
Ne sachant pas choisir, tel le berger Pâris,
Entre nobles déesses et flatteuses hétaïres.

Si mon cœur balançait, mon corps lui décidait,
Certaines susurraient « viens », alors je suis venu ;
Jeux de mains ... bouton d’or, au milieu du palais,
J’aimais ses doigts de fée et ce corps inconnu.

Je goûte l’heure où le soleil se fait caresse,
Où les mains se promènent, belles comme des promesses.
Le désir s’étiole vite lors qu’il est satisfait,
Mais offre baisers magiques et très vite ... il renaît !

 

                                                                                  Jacques Guijarro

 

 

Le fruit défendu…

 Un jour que Céleste était assise près de moi,
Sa chevelure blonde tombant comme une cascade,
Ses yeux couleur lagune, entourés de cils noirs,
Me scrutaient d’un regard amoureux et salace !
Un certain temps passa, bercé par le silence,
Ses lèvres sensuelles entamaient une danse,
"Vois-tu, me dit elle, ce que j’aime plus que tout,
C’est de sentir dans ma bouche cette peau de velours,
Tendre et frissonnante comme la peau d’un tambour,
Que je fais rouler doucement sous ma langue
Et y plante parfois, délicatement les dents ;
J’aime cette sphère fendue du haut jusqu’en bas,
Et parfois la retire, la prenant dans mes doigts,
Puis la replonge, curieuse, l’avalant goulûment,
Sa chair me parait ferme, tendre et même sucrée,
Son jus y est curieux, indicible nectar,
J’aime y mélanger ma salive cannibale,
Et avaler les deux en refermant les yeux ;
Je fais durer ces moments rares et délicieux,
Dans ma bouche généreuse et gourmande à la fois,
Cela me fait rêver, mon cœur bat la chamade,
Impression d’m’évanouir, sensuelle ballade …
Je crois que j’peux le dire, ce n’est pas un défaut,
OUI, c’est vrai, je l’avoue, j’adore … les abricots ! "

 

                                                                       Jacques Guijarro

 

 

Satané Désir

 C’est TOI qui fais avancer l’homme,
Désir de plaire et de paraître.
L’envie aussi d’croquer la pomme.
Amour, veux-tu être mon maître ?

Un jour peut être tu la verras,
Envoûtante comme Esméralda.
Que pensez-vous qu’il se pass’ra ?
Je ne vous fais pas un schéma.

Hélas, la vie est pleine d’attraits,
Beauté ne veut pas dire bonheur…
Toujours est le frère de jamais ;
C’est ce que murmurent les conteurs.

 Pourtant, c’est elle qui est partie…
L’amour est enfant de Bohème.
Et c’est alors que j’ai compris,
Mon désir de lui dire : « Je t’aime ».

 

                                                                 Jacques Guijarro

 

 

Le désir

Il y a le désir, tant escompté,
De quelque chose, que l’on voudrait obtenir,
Grâce au travail. Mais, il y a aussi,
Le désir que j’ai pour toi, le désir de t’aimer.

Désirer quelque chose pour l’obtenir,
Obligerait à faire tant et tant de choses,
Que rien ne pourrait combler la chose,
Que l’on voudrait obtenir.

Désir, tu es d’un côté positif,
Car l’on veut exister à cause de toi,
Tu enchantes nos nuits, et d’un autre côté,
Tu es désespérant et nous fait demeurer impuissant !

Désir, avec tes facettes multiples,
Tu nous définis par ton essence,
Tu nous aides à continuer d’exister,
Et à nous développer !

 

                                                          Gilles